La Réhabilitation des regards et des chambres souterraines

 


 

Par J.-C. Labruguière, ing., M.ing.,
collaboration spéciale

 

Évaluation de l'état
Les réseaux hydrauliques enfouis, les regards et les chambres souterraines constituent un vaste et complexe système. Celui-ci demeure invisible mais il demeure toujours opérationnel, 24 heures sur 24, et ce, depuis plus de 100 ans dans certains cas. À titre d'exemple, l'Ile de Montréal compte à elle seule plus 2 millions de mètres linéaires de canalisation, soit environ l'équivalent de la distance Montréal-Gaspé-Montréal.

Les regards et chambres souterraines sont des structures très importantes car elles permettent l'accès direct au différents ouvrages. Il ne faut pas négliger ceux-ci, car ils constituent un maillon du réseau souterrain. La réhabilitation chambres et regards permet de corriger les déficiences structurales, à améliorer les conditions d'entretien, à éliminer l'infiltration d'eau, supprimer les racines ainsi que les branchements illicites de tout ordre.

Dans les égouts sanitaires ou unitaires, la réhabilitation permet aussi d'éliminer ou de réduire la corrosion provenant des émanations d'hydrogène sulfuré (H2S). En effet, dans certaines conditions anaérobiques, les eaux usées dégagent de l'hydrogène sulfuré (H2S). En présence d'oxygène (O2), l'hydrogène sulfuré réagi et produit de l'acide sulfurique (H2SO4). De fait, la portion supérieure (exposé à l'air ambiant) des conduites en béton se désagrège. Toutefois, la réhabilitation d'un regard peut réparer la corrosion, mais n'en élimine pas la cause.

À chaque hiver le gel et chaque printemps le dégel induit un mouvement tridimensionnel du sol autour du regard. L'action cyclique du gel et dégel applique des efforts sur les matériaux constituants des regards et des chambres, qui avec le temps provoque de la fissuration. Une partie de l'infiltration se produit donc à travers les regards défectueux. En supplément les mauvais branchements (inversions, débits non contrôlés) sont responsables d'une partie des refoulements d'égouts.

En définitive, pour évaluer l'état d'une infrastructure souterraine il faut considérer les trois facteurs suivants :

    1. L'environnement corrosif
    2. Les déplacements et mouvements
    3. L'infiltration et les apports illicites

Le résultat des mouvements 3D et d'un environnement corrosif représente la condition structurale.

Les méthodes de réhabilitations
Parmi les méthodes de réhabilitation d'un regard ou d'une chambre souterraine on il est possible d'utiliser l'injection de coulis. Cette technique qui peut se révéler intéressante sur le plan économique. L'injection de coulis se révèle efficace pour réduire l'infiltration et les débits parasites dans les regards. Les principaux coulis sont : l'acrylamide, l'acrylate, la mousse d'uréthane et la gelée d'uréthane.

Une autre méthode est l'application d'enduits. La plupart des enduits offre une résistance mécanique additionnelle et améliore la résistance chimique. Il est possible recouvrir en entier l'intérieur du regard, y compris le fond. Lors sélectionné et appliqué dans des conditions faibles de corrosion, les enduits ont une espérance de vie d'une dizaine années ou plus.

Les revêtements sur mesures sont également utilisés dans certaines situations. Les coûts rattachés à cette approche dépendent de la sévérité de l'agression chimique, la localisation, la profondeur du regard et la nappe phréatique. Le remplacement est préférable lorsque le cycle gel-dégel est la source des problèmes. Les regards soumis à une atmosphère corrosive doivent être protégés par des revêtements qui ne contiennent pas de ciment. On y retrouve les plastiques, les polymères et les résines d'époxy. L'efficacité d'un revêtement contre la corrosion dépend du nettoyage préalable du regard et de l'application appropriée du revêtement.

La tendance naturelle est de centraliser les actions sur la réhabilitation des canalisations. Pourtant il ne faut pas oublier les toutes les infrastructures adjacentes qui ont également une fonction importante dans le fonctionnement des réseaux urbain. Il existe une gamme diversifiée de méthodes curatives selon le type de dégradation. Le décideur doit tout de même être conscient que chaque méthode à ces limitations et il est donc important de sélectionner la méthode appropriée selon les causes de la dégradation.


 

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