Le retour de l’enfant prodigue?
Il y avait belle lurette que je voulais écrire sur les petites camionnettes puisque ce segment est pleine effervescence depuis l’introduction de la 4e génération du Ford Ranger. D’autant plus que FCA devrait dévoiler un nouveau Ram Dakota au cours de la prochaine année alors que Chevrolet vient d’apporter quelques retouches au Colorado en attendant une refonte complète prévue en 2023. Pour sa part, le Toyota Tacoma devrait être remanié en 2022 avec l’introduction d’une motorisation hybride de même que le Nissan Frontier. Parmi les autres modèles à venir, il n’est pas exclu que Hyundai vienne courtiser les acheteurs du Honda Ridgeline.
Cela dit, on pourrait penser que les petites camionnettes font fureur au Québec à cause de notre engouement pour les voitures compactes et sous-compactes. Or, il n’en est rien. À ma grande surprise, les camionnettes intermédiaires sont plus populaires dans le reste du Canada que chez nous. L’an dernier, il s’est vendu 41 255 unités au Canada dont seulement 5338 au Québec.
Dévoilé en 1983, le Ranger avait une belle carrière devant lui mais Ford a mis fin à sa production en 2011, disant ne pas pouvoir justifier l’investissement nécessaire pour une mise à jour. À l’époque, le Ranger détenait à lui seul presque 50% du marché de la catégorie. Aujourd’hui, le Toyota Tacoma occupe de loin le haut du pavé suivi du Chevrolet Colorado et du GMC Canyon, le Ranger se classant en 4e position devant le Jeep Gladiator, le Nissan Frontier et le Honda Ridgeline. L’actuel Ranger est dérivé du Ranger T6 vendu depuis 2012 ailleurs dans le monde. Le Ranger offre un seul moteur, soit le L4 turbo de 2,3 l de la Mustang. Il est jumelé à une boîte automatique à 10 rapports. Il ne fait aucun doute que ce groupe motopropulseur est moins gourmand à la pompe que les moteurs à V6 de la concurrence. Cependant, il consomme davantage de carburant que les moteurs diesel des Gladiator, Colorado et Canyon. Qu’à cela ne tienne, le moteur EcoBoost du Ranger est loin d’être anémique puisqu’il permet de tracter une remorque de 3402 kg, ce qui surpasse la capacité des V6 à essence de la concurrence. Par ailleurs, la charge utile de 844 kg du Ranger est impressionnante compte tenu de son gabarit. Malgré la garde au sol qui s’élève à 20,3 cm, il est aisé d’accéder à la cabine grâce l’immensité des portières. En prenant place derrière le volant, on constate que l’habitacle fait vieillot avec des plastiques durs à l’apparence bon marché. Au demeurant, la présentation est mieux réussie que celle du Colorado et du Canyon, mais en deçà de celle des Gladiator, Tacoma et Ridgeline qui s’avèrent nettement plus raffinés. Sur la route, le Ranger est maniable et agile grâce à son faible poids et à ses dimensions réduites. Par contre, on ressent constamment un balancement de l’avant vers l’arrière probablement dû à la mollesse des suspensions. Version Tremor Pour rouler dans les sentiers accidentés, la neige épaisse, le sable ou les marécages, le modèle Tremor profite d’une posture plus large, d’une garde au sol plus élevée, d’un débattement allongé de la suspension et d’angles d’approche, de départ et de basculement plus prononcés que les autres déclinaisons du Ranger. L’ensemble Tremor comprend également des pneus de 32’’, des marchepieds, des crochets de récupération, une calandre distinctive, un snorkel, ainsi que des graphiques de capot et de carrosserie en option. À l’intérieur, on retrouve des sièges exclusifs et un centre de contrôle à 6 interrupteurs permettant d’activer des accessoires comme un treuil, des phares supplémentaires, un compresseur d’air, etc. Bien entendu, on retrouve des plaques de protection en acier montées sous le châssis, un différentiel à blocage arrière et un système de contrôle de la motricité à 4 modes – à noter que ces derniers éléments sont offerts aussi avec le groupe tout-terrain FX4.
Qu’à cela ne tienne, le Ranger n’a pas dit son dernier mot puisqu’une variante Raptor pourrait voir le jour lorsque la prochaine génération verra le jour en 2022 ou 2023. Le moteur de ce pick-up «hors route extrême» devrait être une version adaptée du V6 turbo de 2,7 l qui siège sous le capot du F-150. Quant à la venue d’un moteur diesel, c’est peu probable compte tenu du coût et de la faible demande pour ce type d’engin en Amérique du Nord.
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