Dodge Durango: Opération raffinement Par Jacques Duval
Lorsque le Dodge Durango est apparu en 1998, son succès fut instantané, notamment chez nos voisins du sud qui ont toujours eu un faible pour les VUS costauds capables d'être malmenés hors route et de pouvoir tracter une lourde remorque. Les limites dynamiques de ce gros 4X4 n'ont pas tellement dérangé ses propriétaires. Pourtant, il s'agissait d'une camionnette Dakota transformée en VUS. Ce qui signifie nécessairement un essieu arrière rigide, un châssis de type échelle et un comportement routier pas tellement inspirant. Malgré ces limites, les acheteurs pouvaient compter sur un véhicule robuste doté d'un habitacle spacieux et relativement confortable. De plus, même si la troisième rangée de sièges était simpliste en fait de conception et d'utilisation, personne ne semblait s'en préoccuper. Par contre, la version R/T et son puissant moteur V8 5,9 litres de 250 chevaux permettaient aux propriétaires de Durango de remporter bien des courses d'accélération au départ des feux de circulation. Bien entendu, la consommation de ce moteur n'était pas piquée des vers. Comme la progression est tellement rapide dans ce segment du marché, ce Dodge à tout faire a progressivement perdu du terrain face à des nouveaux modèles plus sophistiqués, plus confortables et plus agréables à conduire. Il était temps de procéder à un remaniement majeur.
Encore plus gros Ce qui n'en fait pas un modèle réduit, c'est certain. Le style est une évolution de la version précédente alors que la partie avant était inspirée de la camionnette Ram. Comme sur cette dernière, la calandre cruciforme est chromée et fortement en évidence. De plus, le fait d'avoir des parois bombées contribue à lui donner un air plus imposant. Il faut ajouter que la partie arrière est sans doute la mieux réussie.
Ces dimensions accrues se répercutent dans l'habitacle alors que le dégagement pour les jambes, les coudes et la tête est amélioré. Et les occupants de la troisième rangée bénéficient de plus d'espace pour les jambes et la tête. Cette banquette est toujours dotée d'un rembourrage un peu mince, mais elle est plus confortable que précédemment. Il est également plus facile d'y accéder grâce à un système de bascule des sièges intermédiaires.
Solide et musclé Au Canada, deux moteurs sont disponibles. Le moteur qui semble être le meilleur compromis est le V8 4,7 litres de 230 chevaux relié à une boîte automatique à cinq rapports. Ce cinquième rapport permet de pouvoir compter sur une consommation de carburant "raisonnable" s'il est possible d'utiliser cette expression. En outre, cette transmission est dotée d'un mode "remorquage". Ce moteur de 4,7 litres permet de réaliser le 0-100 km/h en moins de 10 secondes. Mais si vous recherchez des accélérations plus musclées, une capacité de remorquage de 8 950 lb et la possibilité de vous vanter d'avoir un moteur Hemi sous le capot, le V8 5,7 litres de 330 chevaux est un must. Par contre, préparez-vous à visiter fréquemment votre pompiste. Un moteur V6 de 3,7 litres est commercialisé aux États-Unis et il n'est pas encore offert sur notre marché. La version essayée était propulsée par le V8 de 4,7 litres et ses 230 chevaux n'étaient pas de trop pour déplacer les deux tonnes et demie de ce Dodge. Inutile de vous souligner que même si le comportement routier, le confort de la suspension et la précision de la direction ont été améliorés, ce n'est pas vraiment de nature à plaire aux amateurs de conduite sportive. La rigidité de nouveau châssis se fait sentir sur le plan de l'insonorisation et de la précision de la direction, mais je me demande pourquoi il faut se déplacer au volant d'un tel encombrement pour vaguer à ses occupations. Par contre, si vous avez besoin d'un utilitaire doté d'un gros moteur V8, d'un châssis autonome et d'une bonne capacité de remorquage, le nouveau Durango a plusieurs arguments plaidant en sa faveur. De plus, son rouage d'entraînement 4X4 ou intégral s'est révélé efficace même si les dimensions de la carrosserie ne lui permettent pas de passer partout. Sa vocation de costaud n'a pas été modifiée, mais le Durango est nettement plus raffiné et homogène que son prédécesseur.
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