Le marine Lincoln
Par Jacques Duval
Pour rajeunir son image, Lincoln a tenté plusieurs expériences au cours des dernières années. Au premier abord, l’équipe de stylistes a changé maintes fois l’identité visuelle de la marque pour finalement arriver à une ligne directrice fort prometteuse comme en témoigne la récente Continental. Mais trop peu trop tard puisque les ventes de voitures sont à la baisse au profit des véhicules utilitaires...
Qu’à cela ne tienne, le nouveau style de Lincoln a donc été appliqué l’an dernier au Navigator pour se poursuivre cette année avec le Nautilus qui remplace le MKX. Et ce n’est pas tout puisque les nouveaux Corsair et Aviator de Lincoln prennent des allures similaires.
Comme un changement ne vient jamais seul, Lincoln s’applique également à rebaptiser l’ensemble de ses modèles par des noms propres. Même si la division de luxe de Ford semble encore une fois repartir à zéro, ces nouvelles appellations que sont Nautilus, Corsair et Aviator sont plus poétiques et inspirantes que les acronymes (MKC, MKX, MKT et MKZ) qui évoquaient plus ou moins les appellations Continental Mark du passé. Quant aux autres modèles de la gamme, le Corsair remplacera le MKC tandis que l’Aviator est un tout nouveau modèle à 7 places, dérivé du prochain Explorer, qui affrontera les Acura MDX, Volvo XC90 et, éventuellement, le Cadillac XT6.
Mécanique modernisée
Si l’on revient sur terre, le Nautilus conserve les dimensions du MKX. Ce qui n’est pas une surprise en soit puisqu’il partage la plate-forme du Ford Edge. Malgré tout, le Nautilus représente plus qu’une simple évolution stylistique. On a aussi revisé les éléments mécaniques.
Dans un premier temps, le V6 de 3,7 l et la boîte automatique à 6 rapports ont été supprimés du catalogue pour faire place à un L4 de 2,0 l turbo et une transmission à 8 vitesses. Ce moteur a fait ses preuves sous le capot des Ford Edge et Ford Escape. Si vous aimez plus de puissance, un V6 biturbo de 2,7 l est disponible, mais uniquement dans la version Ultra. Peu importe le choix de la motorisation, la capacité de remorquage est de 1588 kg.
Confort de roulement
Par rapport au MKX, le comportement routier du Nautilus s’avère plus raffiné grâce aux améliorations apportées à la suspension et à la direction. Le confort de roulement a fait des progrès notables. Il est aussi possible d’opter pour une suspension pneumatique et une direction adaptative qui s’ajuste automatiquement à la vitesse du véhicule et aux interventions du conducteur. Mais, n’allez pas croire que le Nautilus se transforme en Porsche Cayenne avec cet attirail. Dans le meilleur des cas, la stabilité sera accrue sur les chaussées déformées et la prise de virage se fera avec plus d’aplomb.
L’intérieur a également été rafraîchi. La finition fait des progrès grâce à l’utilisation de matériaux plus doux au toucher. On retrouve au tableau de bord un écran de 12,3’’ qui permet de personnaliser ce qui est affiché.
Les sièges sont confortables mais malgré la panoplie de réglages offerts en option, trouver une position de conduite idéale n’est pas nécessairement facile.
Le volume de chargement est généreux et les passagers assis à l’arrière disposent de suffisament d’espace. Par contre, la visibilité souffre de l’étroitesse des vitres et de l’épaisseur des piliers du toit, malgré la présence d’appuie-tête rétractables.
Compte tenu du prix de la version Select d’entrée de gamme, je trouve regrettable que le volant chauffant et la banquette arrière chauffante ne fassent pas partie de l’équipement de série. Par contre, j’ai bien apprécié le système d’alerte pour angle mort de série lequel vérifie avec vivacité la circulation transversale. Quant au système de maintien de voie qui s’apparente à la conduite semi-autonome, il ne faut pas avoir une confiance aveugle et je vous conseille fortement de garder les mains près du volant car ce dispositif perd en efficacité dès que les lignes de la route ne sont pas visibles.
En conclusion
Le Nautilus, comme le Cadillac XT5 et le Lexus RX, est difficile à cataloguer à cause de son gabarit et sa gamme de prix qui lui permettent de couvrir plusieurs segments à la fois. En effet, les concurrents sont nombreux et il n’est pas facile de tous les départager. Cela dit, on choisira le Nautilus pour son confort, sa liste d’équipements de série et ses nombreuses versions offertes à prix compétitif.
Fiche Technique |
Lincoln Nautilus 2019 |
Type: |
utilitaire intermédiaire à 5 places |
Moteur: |
V6 2,7 l biturbo |
Puissance: |
335 hp @ 5500 tr/min – 380 lb pi @ 2000 tr/min |
Transmission: |
automatique à 8 rapports |
Direction: |
à crémaillère, assistée |
Suspension: |
av. indépendante / arr. indépendante |
Freins: |
av disques / arr disques - ABS |
Accélérations 0-100 km/h: |
6,9 s |
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Lincoln Nautilus |
Cadillac XT5 |
Lexus RX |
Empattement: |
284 cm |
286 cm |
279 cm |
Longueur: |
483 cm |
481 cm |
489 cm |
Largeur: |
198 cm |
191 cm |
190 cm |
Hauteur: |
167 cm |
168 cm |
172 cm |
Poids: |
1953 kg |
1931 kg |
1990 kg |
Moteur: |
L4 2,0 l turbo |
V6 3,6 l |
V6 3,5 l |
Puissance: |
250 hp |
310 hp |
295 hp |
Pneus: |
245/60R18 |
235/65R18 |
235/65R18 |
Capacité du réservoir: |
68 l |
82 l |
72 l |
Capacité de remorquage: |
1588 kg |
1588 kg |
1588 kg |
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