Nettoyage des fossés
: la méthode du tiers inférieur
par Jean-François Dubois
Une nouvelle méthode pour le nettoyage des fossés est actuellement
expérimentée par le ministère des Transports du Québec
via ses centres de services de l'Estrie. Il s'agit de la méthode
du tiers inférieur.
Cette nouvelle façon de faire est née du désir d'un
regroupement écologique: le Regroupement des Associations Pour la
Protection de l'Environnement des Lacs et des cours d'eau de l'Estrie et
du haut bassin de la St-François (RAPPEL) avec la collaboration du
MTQ, Direction de l'Estrie. L'approche proposée par le RAPPEL rencontre
les orientations énoncées dans la Politique sur l'environnement
adoptée en 1992 par le MTQ.
Image qui illustre la différence entre les deux méthodes de nettoyage des fossés, prise par le RAPPEL sur la route 222 en juillet 1996 près de Sherbrooke.
La méthode traditionnelle
On connaît bien les impacts environne-mentaux de la méthode
couramment utilisée depuis plusieurs années déjà
qui consiste à refaire, par excavation, la totalité du profil
transversal des fossés. On peut noter entre autres, qu'à la
suite des premières précipitations importantes, il s'en suit
une érosion sévère des talus du fossé qui amène
une quantité appréciable de sédiments au fond de celui-ci.
Une partie de ces sédiments ( les fines ) seront transportés
vers les lacs et les cours d'eau naturel où ils viendront envaser
les plages, colmater les frayères et dégrader les aires d'alevinage.
De plus, la charge polluante déversée dans les fossés
routiers par les décharges agricoles et forestières n'est
plus atténuée par la végétation, ce qui contribue
à l'apparition et la prolifération d'algues et de bactéries
dans les lacs. Ceux-ci font alors face à un vieillissement accéléré.
La méthode du tiers inférieur
Cette nouvelle méthode vise à nettoyer seulement la partie
inférieure du fossé, soit le tiers inférieur de la
profondeur totale de celui-ci. La végétation se retrouvant
au dessus de cette limite est laissée en place et sera utilisée
comme alliée. Cette technique comporte des avantages intéressants,
que ce soit au niveau de la diminution importante de l'érosion des
parois des fossés grâce au rôle de stabilisation que
joue la végétation, la réduction significative de la
sédimentation dans le fond des fossés qui se reflète
incontestablement sur la qualité de l'eau transportée par
ceux-ci, ou encore, la transition plus harmonieuse entre le réseau
routier et le paysage agro-forestier que permet la végétation.
Les coûts d'opération s'en trouvent également diminués
puisque les volumes de déblais à disposer sont moins importants.
La nécessité d'effectuer un débroussaillage plus fréquent
peut, par contre, être perçue comme un inconvénient
possible à cette nouvelle méthode.
Somme toute, cette méthode offre un bon potentiel et promet d'être
une alternative avantageuse pour la protection de l'environnement lors des
opérations d'entretien d'été dans de nombreuses municipalités
du Québec ainsi que sur le réseau routier relevant du ministère
des Transports. |