Le BMW X3 : peu à envier à un X5
Ce serait commettre une grossière erreur que de considérer le nouvel utilitaire sport X3 de BMW comme un X5 meilleur marché et moins bien affûté. D'accord, il est moins cher, moins cossu et sans doute moins imposant mais cela ne lui enlève pas ses principales qualités. Plus spacieux à l'intérieur qu'un X5 (en dépit des apparences), raisonnablement performant (parce que moins lourd que le X5) et doté d'un comportement routier tout à fait dans le ton BMW, le X3 est, à mon sens, plus agréable à conduire que son riche cousin. Lors des essais préliminaires tenus dans la région de Malaga en Espagne, le p'tit nouveau de la Bayerische Motoren Werke a fait preuve d'indéniables atouts, notamment sur les petites routes en lacets de l'arrière pays. Même que le gros X5 de mon équipe de tournage avait de la difficulté à garder le tempo imposé par le X3. Rappelons que la première incursion de BMW dans le monde des VUS avait causé toute une commotion. Les fanatiques de la marque criaient au scandale de voir leur emblème préféré se retrouver sur le capot d'un quasi-camion. Depuis, le X5 s'est fait de nombreux adeptes et a fort bien tiré son épingle du jeu dans la catégorie des utilitaires de luxe. Le fruit de l'expérience Chose certaine, son prix plus abordable n'est vraiment palpable que dans la présentation intérieure. Par exemple, le tableau de bord du X3 est plutôt ordinaire, à l'exception peut-être du volant à trois branches d'aspect sportif. Bref, le grand luxe a pris congé mais pas le plaisir de conduire. D'une agilité peu commune étant donné sa vocation, ce BMW se laisse guider sans effort et on peut flirter avec la conduite sportive sans avoir à s'agripper au volant. SUV non, SAV oui Passons donc aux choses sérieuses en commençant par la clientèle visée par ce nouveau venu. BMW met l'accent sur un concept jeune et dynamique visant à rejoindre des propriétaires de voitures conventionnelles. Ils devront cependant évoluer dans ce que l'on appelle le "upper middle class", compte tenu que tout en étant moins cher qu'un X5, le X3 coûte néanmoins 50000$ et plus si l'on succombe à quelques options. Si le X5 est l'héritier direct des modèles de série 5, le X3 se rapproche pour sa part d'une 330 Xi. Le moteur est le même, soit un 6 cylindres en ligne de 3 litres développant 225 chevaux. Si c'est un peu juste dans le X5, c'est largement suffisant dans un X3 qui pèse un bon 300 kg de moins que son vis-à-vis de la classe supérieure. À titre d'exemple, le 0-100 km/h est abattu en 7,8 secondes avec la transmission automatique à 5 rapports et en quelques dixièmes plus rapidement avec la boîte manuelle à six rapports. Quel dommage toutefois qu'on ait cru bon de départir le moteur de sa douceur légendaire pour lui donner un son "camion" plus rauque et plus envahissant. Mon co-pilote aussi en a fait la remarque tout comme il partageait mon avis sur l'inconfort des sièges après quelques heures au volant. Ni lui ni moi ne pouvions dire exactement pourquoi, mais nos postérieurs n'étaient pas contents. Et la suspension, pourtant indépendante aux quatre coins, est un peu rétive sur les bosses. Malgré tout, le confort n'en reste pas moins appréciable pour ce type d'engin. Un centre de gravité peu élevé En milieu urbain, on ne peut qu'apprécier la visibilité arrière et la précision de la direction au moment de se garer dans l'espace trouvé vacant après un tour de ville. Qu'en est-il direz-vous des aptitudes hors-route du X3? Bien que ce genre d'excursion ne soit pas ma tasse de thé, une balade par monts et par vaux s'est déroulée sans aucun problème grâce, nous dit-on, à ces quatre roues motrices en permanence gérées par le système xDrive qui distribue rapidement la puissance à la roue la plus en perte d'adhérence. Ajoutons pour la forme que le catalogue des options est généreusement garni avec un toit panorama vitré, des phares suivant le contour de la route dans les virages et mille autres accessoires qui entraîneront votre compte de banque dans une spirale descendante. En terminant, la question que l'on peut se poser est la suivante : a-t-on besoin d'un 71e 4X4 sur le marché? Je dirais que non, mais BMW pense le contraire en s'appuyant sur les 100 000 ventes du X5 au cours des dernières années. On dit que les chiffres ne mentent jamais. Que peut-on ajouter de plus?
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