Une machine à imprimer des piastres!
Par Jacques Duval
À une époque où la valeur des actions à la bourse est devenue le veau d’or de toute entreprise, il n’est pas surprenant que Porsche – à l’instar de la plupart des marques exotiques – se soit écarté de sa vocation première, créer des coupés sport exceptionnels, pour emprunter la voie de la rentabilité à tout prix. Ce qui signifie que le nom Porsche est maintenant utilisé pour vendre non seulement des voitures mais également n’importe quel objet de luxe : montre, bracelet, lunette, stylo, vêtement, bâton de golf et j’en passe. Pour ce faire, il y a longtemps que la légendaire 911 n’est plus seule dans les usines de Stuttgart. L’an dernier, Porsche a dévoilé la première berline de son histoire. la Panamera. À cet égard, le constructeur allemand n’avait pas vraiment le choix depuis qu’Aston Martin avait annoncé ses couleurs avec la Rapide alors que Lamborghini a dans ses cartons une berline dénommée Estoque. Mais, bien avant la Panamera, Porsche avait causé beaucoup d’urticaire aux porschistes purs et durs en dévoilant le Cayenne en 2003. Qualifié de camion 4X4 à l’époque, les grands penseurs de la mise en marché ont inventés plusieurs épithètes pour mieux faire avaler la pilule. Ainsi, sont apparus au fil des ans les désignations comme véhicule utilitaire sport et véhicule multisegment sport. Par ailleurs, il ne faudrait pas oublier que Mercedes-Benz et BMW font des affaires d’or avec le Classe M et le X5. Même Maserati devrait se joindre au groupe en 2013 en offrant un VUS basé sur le châssis du Jeep Grand Cherokee et une motorisation de Ferrari. Lors de son introduction, les plans de Porsche étaient de produire environ 20 000 Cayenne par année. Cependant, les ventes du Cayenne ont dépassé les 40 000 unités vers le milieu des années 2000. Flairant la bonne affaire, Porsche n’a cessé de multiplier les versions pour finalement présenter une nouvelle génération cette année. Quant on sait que les acheteurs de Cayenne possèdent un pouvoir d’achat supérieur à ceux d’une 911, et que sans la présence de ce VUS ces nouveaux clients searaient passé tout droit, on comprend mieux la décision de Stuttgart. Car en plus du Cayenne, il y a de bonnes chances qu’ils se laissent aussi tenter par une Boxster, une Cayman ou une 911. Qui sait? Un tout nouveau Cayenne Comme le dicte la tendance dans cette catégorie, le Cayenne ouvre son capot à quatre motorisations, rien de moins. Malheureusement, il n’est pas offert ici avec un moteur diesel. Il laisse plutôt le soin à son cousin Touareg de Volkswagen d’en profiter. Noblesse oblige, car un véhicule arborant les armoiries de Stuttgart ne peut en principe s’abaisser au rang de prolétaire! Dommage. Car si le Cayenne joue à l’aristocrate chez nous, il ne se gêne pas pour se déplacer avec un moteur fonctionnant au «gazole» en sol européen. Mais, il faut savoir qu’un sondage publié dans le USA Today indique que les conductrices américaines ne veulent pas se salir à faire le plein de carburant diesel. Encore moins dans un véhicule de prestige! Sans oublier les effluves qui, paraît-il, demeurent toujours fort désagréables à l’odorat féminin. Pour plus de pep sous le soulier, le Cayenne S mise sur un V8 de 4,8 l. Disposant de 400 chevaux, la puissance de cette cylindrée augment à 500 chevaux grâce à la magie de la turbocompression dans le Cayenne Turbo. La facture aussi, exactement 460 $ du cheval! C’est un peu cher payé pour retrancher 1,2 s au 0 -100 km/h et atteindre 20 km/h de plus en vitesse de pointe. Toutefois, le plat de résistance est la venue d’une motorisation hybride combinant un V6 3,0 l suralimenté et un moteur électrique pour une puissance totale de 380 chevaux. Plus lent en accélération et en vitesse de pointe, le Cayenne S Hybride a cependant le mérite de consommer environ 2 l/100 km de moins que les Cayenne V6 et V8. Le Cayenne S Hybride représente un achat beaucoup plus intéressant que le X6 ActiveHybride de BMW. Toutes les mécaniques du Cayenne sont jumelées de série une boîte semi-automatique à 8 rapports. Au volant À l’arrière, les passagers profitent de l’empattement allongé alors que la banquette est maintenant réglable.
|
© InfraStructures - Tous droits réservés - All rights reserved |