Une huile ECL ou Lubrifiant Éco Compatible...
Luc Tanguay, représentant, Distribution Enviro-Énergie Inc.
Un lubrifiant, composé d’une huile de base et d’additifs, peut être considéré comme «éco compatible», s‘il est biodégradable et non toxique, ni pour la flore et la faune, ni pour l’être humain par contact avec la peau, les yeux, l’ingestion et l’inhalation. Des exigences supplémentaires favorables à l’environnement peuvent porter sur le potentiel d’accumulation, la nature des émissions et/ou des composants et l’aspect renouvelable des matières. L’évaluation du risque d’un produit chimique est l’opération qui cherche à caractériser d’une part la toxicité du produit, de l’autre la possibilité d’exposition à ce produit, pour en déduire les impacts potentiels sur la santé de l'homme et de l’environnement. Les huiles Eco Compatible Lubricant (ECL) sont facilement reconnaissables car elles bénéficient de labels propres à chaque pays : Ange Bleu en Allemagne, PA en Suède, Eco European Label sur un plan européen, etc. Alors d’où proviennent et comment sont produites ces huiles écologiques? Il en existe plusieurs sortes et on peut identifier principalement 4 sources qui se distinguent facilement les unes des autres par leur performances et caractéristiques. En premier lieu, les huiles végétales classiques à base de colza ou canola. Elles sont dispendieuses mais sont également moins performantes car leur résistance à l’oxydation est moindre ce qui a pour conséquence un vieillissement rapide et des vidanges rapprochées (toutes les 1000 h). De plus, leur fluidité par temps froid est souvent insuffisante ce qui rend difficile leur utilisation en conditions hivernales. Elles sont suivies de près par les esters insaturés qui offrent une légère amélioration au niveau de la résistance à l’oxydation et du point d’écoulement mais encore là, considérant qu’elles font partie de la famille des huiles synthétiques, leurs performances sont insuffisantes en terme de longévité, (3000 à 4000 h), ils sont sensibles à l’hydrolyse et à cause de ça, leur rapport qualité/prix en prend pour son rhume. En troisième lieu, certains glycols, normalement préférés pour leur caractéristiques anti-feu, offrent des propriétés intéressantes de biodégradabilité et d’éco toxicité mais ils créent des contraintes importantes aux utilisateurs car ces fluides sont incompatibles avec une grande variété de joints d’étanchéité, même chose pour les peintures et autres revêtements ainsi que les métaux mous. De plus, il faut occasionnellement calibrer la valeur TAN (antioxydant) car, étant un fluide aqueux, l’évaporation ou l’infiltration d’eau influencera celle-ci. Finalement, comme ces fluides ont une densité plus élevée, il faut s’assurer de pressuriser le réservoir hydraulique afin de prévenir les risques de cavitation. En dernier lieu, on retrouve les huiles fabriquées à partir d’esters synthétiques saturés dont certaines ont une propriété de résistance thermo-oxydatives exceptionnelle, permettant de les classer comme «Fill for Life» ou sans vidange, ceci étant basé sur la durée de vie d’une pompe hydraulique. La formulation d’huile à base d’esters synthétiques saturés a été le choix du fabricant Panolin qui affirme pouvoir multiplier entre 6 et 8 fois la durée de vie de son huile Panolin HLP Synth par rapport une huile hydraulique minérale conventionnelle. Impact sur l’environnement Par conséquent, il est donc important d’éliminer le plus rapidement possible toute pollution pouvant nuire à l’écosystème. Les lubrifiants biodégradables sont éliminés par les micro-organismes présents dans la terre et dans l’eau. Ces micro organismes rompent la chaîne moléculaire du lubrifiant biodégradable, libèrent les atomes de carbone et d’hydrogène qui au contact de l’oxygène se retransforment en H2O (eau) ou CO2 (gaz carbonique). L’huile «bio» Panolin, reconnu comme leader mondial dans le secteur des lubrifiants biodégradables, leur apporte ainsi une réponse adaptée même si le prix d’achat de cette huile est encore important. Le fabricant recommande un remplissage en huile biodégradable directement à l’usine du manufacturier, ceci afin d’éviter les opérations de conversions longues et coûteuses (pour une excavatrice : environ 2 x 8 h de travail et 1,5 fois le volume du réservoir). Biodégradabilité La biodégradation primaire est suivie de la biodégradation secondaire qui se divise en deux catégories bien distinctes. Première catégorie : La biodégradabilité «potentielle, inhérente ou intrinsèque» – se définit comme ayant la capacité à se biodégrader sans indication sur le temps ni le degré de biodégradation et celle-ci serait atteinte dans les meilleures conditions possibles. Il y a plusieurs lubrifiants sur le marché affichant une biodégradabilité inhérente. Ces types de produits peuvent persister dans l’environnement, d’ailleurs, ceux-ci sont typiquement de base minérale et on ne devrait même pas les considérer comme valables pour la protection de l’environnement puisque leur degré de biodégradation se situe seulement entre 20% et 60% en 28 jours (selon la norme OCDE). Retenons que même une huile minérale classique peut avoir un niveau de biodégradabilité de 30% à 35% (selon la viscosité). Malheureusement certains fournisseurs de lubrifiants de base d’origine minérale jouent sur les mots en capitalisant sur le fait que les utilisateurs ne sont pas encore bien informés sur les lubrifiants biodégradables. Deuxième catégorie : La biodégradation «facile, totale ou ultime» – phase où les molécules sont totalement transformées en produits complets et non dangereux tels que CO2 (condition aérobie) ou CH4 (condition anaérobie), en constituant de la biomasse et éléments minéraux. Les produits qui affichent un niveau de biodégradabilité dans cette catégorie doivent avoir une biodégradation supérieure à 60% en 28 jours (selon la norme OCDE). Seulement ces lubrifiants peuvent être considérés comme Éco Compatibles. Conclusion |
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