Quand aurons-nous un air d'avenir?
Vous êtes debout dans le salon, un café à la main. Par la fenêtre, vous voyez qu'il fait très froid et vous démarrer votre véhicule à distance. Quinze minutes plus tard, vous sortez et partez pour le travail. Savez-vous combien de gaz à effet de serre vous venez d'ajouter à l'atmosphère? Vous seul, pas beaucoup. Pour l'ensemble des véhicules québécois, ça fait plus de 33millionst/an. Cette réalité est d'autant plus inquiétante lorsqu'on réalise que les vieux modèles sont responsables de la majorité des gaz à effet de serre évacués. Ces modèles représentent pour la grande région de Montréal près de 1,7 millions de véhicules légers. La seule façon de contrôler leur émission est de procéder à l'analyse de leurs gaz d'échappement lors du renouvellement des immatriculations. C'est dans cet esprit qu'a été élaboré le programme québécois d'inspection et réparation des véhicules routiers "Un air d'avenir", calqué en grande partie sur le modèle ontarien. Les études et expériences concernant ce programme ont été finalisées il y a trois ans. L'expérience ontarienne Cette situation est celle vécue par tous les propriétaires de véhicules légers et lourds du sud de l'Ontario. Dans cette zone à forte concentration de smog et de pluies acides, on applique le programme "Air pur" depuis 5 ans. Tous les véhicules pesant moins de 4500 kg sont analysés aux deux ans à partir de la 3e année suivant l'année de leur fabrication et ce jusqu'à la 19e année. Pour les véhicules lourds, le test doit être passé à tous les ans. Ça fonctionne comment? Comme vous l'espériez, votre voiture passe le test. On vous remet un certificat de conformité valide pour un an et votre résultat est envoyé immédiatement au bureau des immatriculations. Vous êtes d'autant plus satisfait que la personne avant vous a échoué. Elle devra faire réparer sa voiture avant de revenir au centre. Depuis le début du programme, 12 millions d'analyses ont été effectuées sur près de 6 millions de véhicules légers immatriculés dans la zone. Le taux d'échec est de 15% pour ces véhicules et de 4% pour les 650000 examens faits sur les 200000 camions lourds. Pour ces camions, une patrouille anti-smog circule sur les routes. Celle-ci est autorisée à émettre des amendes et obliger les récalcitrants à procéder à des réparations, quand elle le juge nécessaire. N'oublions pas les camions lourds car... Selon le Centre international sur le cancer, ces particules fines sont cancérigènes, mutagènes, toxiques et pénètrent profondément dans les poumons, provoquant toutes sortes de symptômes respiratoires. Le monoxyde de carbone quant à lui réduit la capacité du sang à transporter de l'oxygène et occasionne des maux de tête et des vomissements. Pourquoi ne pas capter et stocker le CO2? Ne serait-il donc pas salutaire pour l'environnement de pouvoir capter et stocker le CO2 dans un lieu où il ne nuirait plus? La réponse est évidemment oui. Nous pouvons le capter sous forme gazeuse, liquide ou solide et le stocker sous la mer ou l'injecter dans les puits de pétrole (c'est ce que fait actuellement en Saskatchewan) où il permet non seulement d'accroître la durée de vie des champs de pétrole, mais également d'en extraire davantage. Au cours des 25 prochaines années, on prévoit stocker ainsi 14 millions t de CO2, soit l'équivalent des émissions produites annuellement par 3,2 millions de véhicules. D'autres voies possibles Vous marchez sur le trottoir. Lorsque vous arrivez à l'intersection du boulevard René-Lévesque et de l'avenue Papineau, le feu de circulation devient rouge. Vous traversez. Soudain, les moteurs des voitures s'éteignent les uns après les autres. À peine avez-vous mis les pieds sur l'autre trottoir que le feu devient vert. Presque simultanément, toutes les voitures redémarrent et repartent. Imaginez les millions de tonnes de CO2 en moins si chaque véhicule circulant sur nos routes avait la même capacité technique. Utopique? Pas du tout. Cette technologie existe en Europe depuis des années. De loin en avance sur la nôtre, la Commission européenne de l'Environnement a légiféré, en collaboration avec les industries pétrolières et automobiles, pour appliquer le programme "Auto Oil" chez tous ses membres. Lancé en 1993, mais mis en application il y a 5 ans, ce programme touche autant la responsabilité des constructeurs que des pétrolières pour le soufre dans l'essence et les émissions de CO2 qu'ils ont fixé à 140 g/km à atteindre d'ici 2010. Ce travail de concertation a permis aux Européens d'obtenir une moyenne de 156 g par véhicule en 2002, soit l'équivalent d'une économie de 35 millions t de CO2. Il suffit d'un peu de volonté L'application du programme "Un air d'avenir" montrerait le sérieux du gouvernement québécois envers la santé de sa population. L'économie, l'environnement et la santé des générations futures ne peuvent qu'en bénéficier. |
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