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XIIe Congrès international de la viabilité hivernale Quelques retombées du "Norwegian Winter Friction Project"
Le congrès de Turin a été l'occasion pour les Scandinaves de montrer des réalisations intéressantes dont nous pourrions nous inspirer. Nous avons présenté dans un précédent article (revue InfraStructures août 2006, page 20) une comparaison entre le Québec et la Suède. Elle met en lumière le retard dans la modernisation de cette technique au Québec. Aujourd'hui, nous allons examiner le cas de la Norvège. La Norvège Le réseau est séparé selon deux stratégies :
Selon les hivers, entre 60 000 et 85 000 t de sel sont épandues sur les 8000 km de ce type de routes. L'importance du contexte
1 - Étude des résultats obtenus avec diverses lames de niveleuses Les "Winter Roads" sont nivelées régulièrement pour maintenir une surface uniforme. L'effet du passage des lames de niveleuses sur l'amélioration des qualités de surface a été étudié en détail. Après à une première étude peu concluante, une deuxième étude a eu lieu en février 2003. Quatre types de lames de niveleuses couramment employées (lame classique pleine de 6 mm, lame racleuse à dents droites, System 2000 à dents pointues, P300 structure creuse en forme de nids d'abeille) ont été testées au regard de l'adhérence et de l'uni de surface. L'adhérence est mesurée immédiatement après les grattages (remorque tractée à une roue freinée). La macro texture est déterminée au laser selon une norme internationale qui estime la profondeur moyenne du profil (MPD) (poutre équipée de 17 capteurs à ultrasons). Le "international roughness index" (indice de rugosité international) qui évalue les rugosités du profil créant des vibrations dans le véhicule s'appuie sur la méthode "South Dakota". Les résultats sont surprenants :
Conclusion principale : le frottement n'est pas amélioré par le nivelage (quelque soit le type de lame), il n'est donc pas possible de faire l'économie d'autres traitements (comme l'épandage d'abrasifs) pour obtenir le niveau de service requis.
2 - Le mouillage du sable à l'eau chaude La possibilité de mouiller le sable avec de l'eau chaude (90 à 95°C) avant épandage comme abrasif a été étudiée. Ce mouillage est réalisé avec 30% d'eau en poids. Le sable est épandu autour de 200 g/m2. L'eau a un bref effet de fusion puis le mélange sable et eau gèle en surface sous forme grumeleuse donnant une surface de type papier sablé. La durée du traitement antidérapant est sensiblement supérieure à la méthode traditionnelle. Aujourd'hui, plusieurs fournisseurs proposent des machines épandeuses à eau chaude qui apportent quelques variantes (en général c'est un réchauffeur au gasoil de 200 à 300 kW qui chauffe les quelques 2,5 m3 d'eau embarqués - consommation de 20 à 25 l/h). Les résultats sont impressionnants : alors que les effets s'estompent voire disparaissent après le passage de 50 véhicules avec du sel sec, il a été possible de maintenir des valeurs de friction au dessus de la norme requise après plus de 2000 véhicules. Dans des conditions favorables, il a même été possible d'assurer ce maintien entre 3 et 7 jours. Conclusion principale : après 3 années d'essais, les résultats sont extrêmement probants. Les économies de sable sont évaluées autour de 40 à 50%. C'est la seule méthode qui permette de maintenir la norme de friction sur les routes principales (sans sel). La technique se développe rapidement en Norvège. Voila une alternative sérieuse et écologique au mélange sable sel sur laquelle le Québec devra peut être se pencher.
3 - Préhumidication du sel à l'eau chaude Avec une machine développée pour le mouillage du sable à l'eau chaude, les Norvégiens ont eu aussi l'idée de mouiller le sel (chlorure de sodium) à l'eau chaude plutôt qu'à la saumure de chlorure de sodium, technique très développée en Europe (la Norvège utilise de la solution concentrée à 22% et mouille à un taux très élevé de 30% versus 70% de sel en poids). Les essais préliminaires ont débuté à l'hiver 2003/2004. Le suivi a été du même type que celui de l'étude des lames de niveleuse. Les résultats sont intéressants :
La Norvège veut affiner ses expérimentations pour étudier les deux types de mouillage dans plus de conditions météorologiques. Conclusion principale : voilà une alternative écologique au chlorure de calcium liquide utilisé au Québec dont les effets secondaires n'ont guère été documentés. Conclusion générale
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