Réfection du réseau routier : le béton voudrait faire la vie dure à l'asphalte

par Claude Fugère

L'Association canadienne du ciment Portland n'avait pas déroulé le tapis rouge, mais le béton coulait à flot sur l'autoroute 40, le 6 août dernier, pour tenter de prouver la supériorité de ce matériau sur l'asphalte.

L'industrie du béton voulait profiter de ce contrat de réfection d'une longueur de 4,5 km à la hauteur de Vaudreuil, pour démontrer que le béton est plus que jamais dans la course pour remplacer l'asphalte sur nos routes. "C'est fait pour durer 40 ans", affirme Carol Duchesne, ingénieur chez Demix Construction, qui est fier d'avoir remporté, avec son entreprise, il y a deux ans, un concours de techniques innovantes pour la réfection de ce tronçon. "On pouvait offrir au ministère des Transports une garantie de 10 ans et en plus, notre soumission, à 4,2 millions $, n'était que 200 000 $ plus élevée que nos concurrents qui ne donnaient qu'une garantie de 4 ans seulement pour l'asphalte."

Le 6 août dernier, l'Association canadienne du ciment Portland invitait plusieurs journalistes et gens de l'industrie à assister au pavage en béton d'une section de l'autoroute 40 dans la région de Vaudreuil.

Seulement 4% du réseau autoroutier québécois est en béton, contre 30% en Ontario. Et l'essentiel de ce réseau, construit dans les années 60, supporte 25% de toute la circulation au Québec. Ce qui fait dire à François Lacroix, directeur régional de l'Association canadienne du ciment Portland (ACCP), que "lorsqu'on était mal pris et qu'on avait absolument besoin de quelque chose de durable, on faisait appel au béton." Si le béton a perdu du terrain, par la suite, c'est que "les gouvernements n'ont pas mesuré les coûts à long terme : une route en asphalte, c'est vite construit, c'est beau sur le coup, mais ça ne dure que 7 ans", affirme François Lacroix.

Les représentants de l'association ont expliqué la technologie utilisée aujourd'hui dans la réfection de routes en béton et les nombreux avantages que ce matériau comporte par rapport à l'asphalte pour la construction de routes à grande circulation de camions et de traffic lourd.

Pour convaincre les gouvernements et les contribuables que le béton est un bon investissement... à long terme, l'industrie veut miser sur la durabilité de son produit, les coûts d'entretien moins élevés, l'absence de nids-de-poule qui sont la hantise printannière de bien des automobilistes, et aussi la qualité que procurent de nouvelles techniques de construction. "De meilleures techniques de polissage et des nouveaux joints donnent une douceur de roulement beaucoup plus grande que par le passé", affirme François Lacroix. Tout est en place, donc, pour une durable bataille de chiffres entre l'industrie du béton et celle de l'asphalte... pour faire craquer les contribuables-automobilistes.


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