AMÉRICANA - Un sérieux
qui ne se dément pas
Marcel Tremblay, (photos: AMÉRICANA 2005)
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La 6e édition du Salon AMÉRICANA
qui a eu lieu en avril dernier au Palais des congrès de Montréal
prouve une fois de plus que l'expression "développement durable"
n'est pas vide de sens. Cette année, aux 150 conférenciers
et 400 entreprises et organismes locaux exposant des produits et services
voués à l'environnement s'ajoutaient des représentants
d'une cinquantaine de pays venus transmettre leur savoir-faire.
En choisissant le thème "L'ÉCO-VILLE : moteurs de
solutions environnementales durables", les organisateurs de l'événement
ont voulu signifier la grande importance que revêt la ville dans la
problématique écologique. Selon la tendance démographique
mondiale actuelle, plus de 60% de la population seront des citadins en 2025.
Or, le contrôle des pollutions provenant du sol, des eaux et de l'air
est primordial pour préserver nos ressources limitées et nos
modes de vie.
Des toitures végétales...
Une piste de solution fort intéressante a été offerte
par Marie-Anne Boivin de Soprema inc., qui nous suggère de fabriquer,
selon certaines règles strictes, des toitures végétales
et des toits-terrasses. Le recouvrement des surfaces imperméables
permet, d'une part, la rétention d'une grande proportion des eaux
de pluie, réduisant ainsi la pression sur les égouts et, d'autre
part, la radiation solaire, ce qui diminue l'effet d'îlot de chaleur.
Soulignons que les bâtiments et les rues des villes sont généralement
fabriquées avec de la brique, de l'aluminium, du béton, du
verre, de l'asphalte ou de l'acier, des éléments qui amplifient
le niveau des températures au sol, notamment durant l'été.
Depuis quelques décennies, nous subissons les terribles conséquences
des activités économiques et industrielles de notre société.
Cette production et consommation de biens ont entraîné une
augmentation phénoménale des gaz à effet de serre (GES)
émis par les véhicules lourds et légers, permis l'accumulation
de millions de tonnes de matières résiduelles dans les sites
d'enfouissements, détérioré les sols et l'eau potable.
Pour arrêter cette destruction, les experts s'entendent pour dire
qu'il faut favoriser une approche écologique qui permette aux individus,
entreprises, industries ou institutions, de réutiliser les ressources.
Le marché du carbone
Le Canada doit réduire ses émissions de GES de plusieurs
centaines de millions de tonnes par année d'ici 2012, date butoir
fixée par le protocole de Kyoto. Au Salon, des spécialistes
des gouvernements québécois et canadien sont venus expliquer
la rhétorique technique de cet important consensus mondial sur l'état
de l'environnement. Pour amoindrir les coûts financiers de cette réduction,
quelques sommités internationales bien en vue du marché du
carbone nous ont fait connaître le fonctionnement de ce secteur prometteur,
secteur dont le principe premier est de vendre et acheter des "droits"
de polluer ! Ces personnes étaient, notamment, l'américain
Paul Bodnar de Vertis Environnementale Finance et la neo-zélandaise
Corinne Boone, courtier en carbone de CO2e.com/Cantor Fitzgerald.
Outre de l'air et des changements climatiques, les experts de l'industrie
de l'environnement ont parlé de la gestion des débordements
des eaux usées et de leur traitement, du biotraitement des sites
contaminés et, évidemment, du développement urbain
durable. La présence de plusieurs intervenants étrangers dénote
un vif intérêt de l'extérieur vis-à-vis l'ingéniosité
de nos entrepreneurs.
AMÉRICANA est le plus important salon multisectoriel des technologies
environnementales des Amériques. Il a été rendu possible
grâce à la collaboration de plusieurs partenaires : le Gouvernement
du Canada et le Gouvernement du Québec, et avec la participation
financière de Biogénie, BPR, Hydro-Québec, Solmers,
la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, ainsi
que Via Rail, transporteur officiel de l'événement.
La satisfaction des exposants illustre l'importance de l'événement
pour les entrepreneurs québécois. "AMÉRICANA
nous offre l'occasion de rencontrer des clients potentiels, de recruter
des jeunes de la relève ainsi que de bénéficier d'une
reconnaissance sur les marchés internationaux", a noté
Carole Barbeau, directrice générale - bureau de Montréal,
de Biogénie, une entreprise oeuvrant dans la réhabilitation
de sites contaminés.
Selon Denis Boivin, directeur du développement chez Solmers,
firme de gestion conseil en services environnementaux, "le forum international
de jumelage d'entreprise est une vitrine exceptionnelle pour les entreprises
et permet aux exposants de s'ouvrir sur de nouvelles opportunités
d'affaires."
AMÉRICANA 2005
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